Les plus beaux rendez-vous astronomiques
Le cœur de la Voie lactée, du Sagittaire au Scorpion, photographié il y a une dizaine de jours dans les Pyrénées.
© Guillaume Cannat
Voyage au cœur de la Voie lactéeL’observation du ciel à l’œil nu ne se limite pas aux étoiles brillantes, aux planètes, à la Lune et au Soleil. Lorsque les conditions s’y prêtent, nos yeux sont assez sensibles pour distinguer des amas d’étoiles, des nébuleuses et des galaxies. Même si elle ne s’élève jamais beaucoup au-dessus de l’horizon sud à la latitude de la France métropolitaine, la région du centre galactique, dans le Sagittaire et le Scorpion, est l’une des plus riches en objets célestes accessibles sans instrument. Si vos pérégrinations estivales vous amènent sous des ciels noirs, laissez votre vue s’accoutumer à l’obscurité la plus totale possible durant une petite demi-heure pour que votre vision nocturne s’installe et partez à la découverte...
La tache la plus évidente que l’on distingue à l’œil nu est le nuage du Sagittaire, M24 ; le M est pour Charles Messier, astronome français du 18e siècle qui a regroupé les nébulosités célestes les plus brillantes dans un catalogue qui porte à présent son nom. M24 est une concentration de près d’un millier d’étoiles situées à plus de 13 000 années-lumière de la Terre. Un peu plus proche de l’horizon, la tache blanchâtre de la nébuleuse de la Lagune (M8) est également bien visible à l’œil nu ; il s’agit d’une nébuleuse du même type que celle d’Orion que nous pouvons admirer au début des nuits hivernales. Juste au-dessus de la Lagune, il faut une vue un peu plus perçante (ou des jumelles !) pour apercevoir la nébuleuse Trifide (M20). Même chose pour situer les nébuleuses Oméga (M17) et de l’Aigle (M16), cette dernière se situant à l’extrême sud de la constellation du Serpent. M6, M23 et M25 sont des amas ouverts : dans des jumelles, leurs étoiles sont éparpillées, séparées les unes des autres. M4 et M22, en revanche, sont des amas globulaires qui contiennent beaucoup plus d’étoiles, mais elles apparaissent tellement proches qu’un instrument révèle une sorte de globule grumeleux et que, à l’œil nu, on a l’impression de voir une étoile floue. Ascella, Nunki et Alnasl sont des étoiles du Sagittaire ; Antarès est l'étoile principale du Scorpion.
Il y a des myriades d’autres trésors à mettre au jour dans cette région du ciel avec des jumelles ou une petite lunette, mais ceux que je viens de lister sont visibles à l’œil nu dans un ciel suffisamment protégé de la pollution lumineuse, alors ne vous en privez pas !
Du côté de la techniqueNotre vision nocturne n’est guère sensible aux couleurs, ne vous attendez donc pas à voir à l’œil nu un ciel aussi richement coloré que sur cette image. Dans un bon site d’altitude, la Voie lactée apparaît comme un voile grisâtre plus ou moins texturé et il est possible de repérer des zones plus claires et des taches qui présentent un éclat diffus différent de celui des étoiles (voir ci-dessous). Ce gros plan sur les constellations du Sagittaire et du Scorpion permet de détailler les objets célestes les plus spectaculaires et de révéler les couleurs du ciel. Je l’ai réalisé il y a une dizaine de jours dans les Pyrénées, à près de 2 400 m d’altitude dans le massif du Carlit où j’étais parti marcher et bivouaquer. Il s’agit d’une mosaïque de 6 images prises avec un téléobjectif de 85 mm. Chaque image a été posée durant 30 secondes avec une monture équatoriale compensant la rotation de la Terre pour que les étoiles restent ponctuelles. Par rapport à l’image que je vous avais montrée l’an dernier, j’ai utilisé un filtre atténuant la pollution lumineuse et cela m’a permis de pousser la sensibilité de l’appareil (Sony Alpha 7s) jusqu’à 12 800 ISO et donc de faire apparaître nombre de détails nouveaux. Je me trouvais au pied d’une colline arborée grâce à laquelle j’ai masqué l’horizon envahi par l’éclat orangé des lumières urbaines de Font-Romeu et de Barcelone.
© Guillaume Cannat
J’ai atténué la luminosité et estompé les couleurs de cette image à grand champ de la Voie lactée afin de me rapprocher de ce que nos yeux perçoivent dans un très bon ciel.
© Guillaume Cannat
Les phases de la Lune
Ce mois-ci, la Lune est Pleine le 2 dans le Sagittaire, au Dernier Quartier le 8 dans les Poissons, Nouvelle le 16 dans les Gémeaux, elle atteint son Premier Quartier le 24 dans la Vierge et elle est Pleine une seconde fois le 31 dans le Capricorne.
Ce mois-ci, la Lune est Pleine le 2 dans le Sagittaire, au Dernier Quartier le 8 dans les Poissons, Nouvelle le 16 dans les Gémeaux, elle atteint son Premier Quartier le 24 dans la Vierge et elle est Pleine une seconde fois le 31 dans le Capricorne.
Consultez également la page des phases de la Lune pour l’année 2015.
Carte du cielCarte du ciel visible vers la fin du crépuscule en juillet 2015 à la latitude de la France métropolitaine. La position de Saturne est précise pour le 15. Cliquez sur la carte pour l’afficher en grand et l'imprimer pour votre usage personnel.
© Guillaume Cannat
Cette carte peut être utilisée en Europe et dans le monde à l’intérieur d’une bande s’étendant de 38° à 52° de latitude nord. Si vous êtes à plus de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus haute dans votre ciel et l’étoile Véga de la Lyre sera d’autant plus proche de l’horizon sud. Si vous êtes à moins de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus proche de l’horizon nord et Véga sera plus éloignée de l’horizon sud.
Attention, cette carte n’est pas à l’envers ! Elle représente simplement les astres qui sont situés au-dessus de nos têtes. Si vous vous allongiez avec la tête vers le nord et les pieds vers le sud, l’est serait bien à votre gauche et l’ouest à votre droite.
Utilisez cette carte en l’imprimant et en la faisant tourner sur elle-même, de telle sorte que le nom de la direction dans laquelle vous observez soit écrit à l’endroit. Les constellations et les étoiles que vous retrouverez dans la portion du ciel qui vous fait face sont toutes celles dont le nom est lisible sans trop pencher la tête. Les noms des constellations et de leurs principales étoiles sont indiqués, ainsi que le tracé des constellations les plus importantes ; ce tracé est parfois incomplet lorsque la figure est en partie cachée sous l’horizon. La partie la plus dense de la Voie lactée est dessinée, mais vous ne distinguerez cette bande irrégulière et fantomatique que dans un ciel suffisamment protégé de la pollution lumineuse. En ville ou en milieu périurbain, seuls les astres les plus brillants parviendront à s’imposer.
Les rapprochements entre les planètes, la Lune et les étoiles que je décris peuvent être admirés pratiquement partout sur la Terre (sauf précision contraire dans le texte), mais les dates et les heures indiquées, ainsi que les positions relatives des astres sur les illustrations ne sont précises que pour la France métropolitaine.
Illustrations © Guillaume Cannat
Vénus et Jupiter, une séparation inéluctable ! Aussi vite qu’elles s’étaient rapprochées à la fin du mois de juin, les planètes Vénus et Jupiter se séparent durant la première semaine de juillet. Le mercredi 1er juillet au crépuscule, une heure et demie après le coucher du Soleil, les deux planètes sont encore à près de 0,4 degré d’écart (un diamètre lunaire environ). Elles dominent l’horizon ouest-nord-ouest de moins d’une dizaine de degrés et se couchent un peu plus de deux heures après l’astre du jour, c’est-à-dire durant le crépuscule astronomique, la période qui dure jusqu’à l’arrivée du Soleil à 18 degrés sous l’horizon. Leur éclat est puissant (magnitude - 4,4 pour Vénus et - 1,8 pour Jupiter), ce qui permet de les repérer aisément à l’œil nu, même en milieu urbain. Du jeudi 2 au dimanche 5, Vénus s’éloigne sur la gauche de Jupiter et les deux astres terminent la semaine à plus de 2,2 degrés l’un de l’autre. Ce duo sera dans le même champ de jumelles jusqu’au milieu du mois, mais il se couche de plus en plus tôt et il faut le chercher au sein de lueurs crépusculaires un peu plus intenses chaque soir. Remarquez la coloration orangée souvent prise par Vénus lorsqu’elle brille aussi près de l’horizon.
Du 1er au 5 juillet 2015 au crépuscule, une heure et demie après le coucher du Soleil, le couple formé par Vénus et Jupiter se sépare peu à peu. Cherchez ces belles planètes à moins de 10 degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest. Plus avant dans le mois, des jumelles deviennent indispensables pour les repérer.
Des croissants dans les merveilles du Taureau. Du samedi 11 au lundi 13 juillet à l’aube, près de deux heures avant l’arrivée du disque solaire, choisissez un horizon est-nord-est joliment dégagé pour admirer la randonnée du croissant lunaire dans la vallée des merveilles du Taureau. Le samedi 11, la vieille Lune brille loin au-dessus de l’horizon est, à près de 15 degrés sur la droite du groupe stellaire des Pléiades. Pour être sûr de voir les étoiles les moins lumineuses de cet amas, commencez votre observation à l’orée de l’aube, soit près de 2 heures et 20 minutes avant le lever du Soleil. L’éclat de Séléné trompe notre cerveau, qui a toujours tendance à lui donner une taille plus importante que dans la réalité. Amusez-vous à comparer son diamètre apparent avec les Pléiades : on pourrait glisser 2 fois le disque lunaire au sein de ce petit amas ! Le dimanche 12 juillet, un grand jour s’il en est, la Lune présente un arc bien plus mince et la lumière cendrée, qui provient du reflet du Soleil sur la Terre, fait luire la portion nocturne de son globe ; les Pléiades, la Lune et Aldébaran forment alors un vaste triangle isocèle. Le lundi 13 juillet, la finesse du croissant est splendide à près de 5 degrés plus bas et sur la gauche de l’étoile principale du Taureau.
Du samedi 11 au lundi 13 juillet 2015 à l’aube, près de deux heures avant le lever du Soleil, le corps de plus en plus gracile de la Lune vieillissante traverse la vaste constellation du Taureau. La région est riche de merveilles à découvrir dans l’agréable fraîcheur matinale : les Pléiades, les Hyades, Aldébaran et son éclat orangé.
Un dernier clair de Lune avant le brasier solaire. Rappelez-vous ! En septembre dernier, à l’aube, la figure hiératique du Lion se hissait au-dessus de l’horizon est-nord-est et Vénus était en conjonction avec Régulus sous le regard étincelant de Jupiter. De longs mois sont passés, Vénus a quitté le Lion et l’aube pour basculer dans le crépuscule, le Lion a traversé la voûte céleste en compagnie de Jupiter et nous retrouvons finalement Vénus non loin de Régulus et de l’éclat jovien juste avant que ces astres ne disparaissent dans le brasier solaire. Le samedi 18 et le dimanche 19 juillet au crépuscule, une petite heure après le coucher du Soleil, il faut un horizon ouest-nord-ouest parfaitement dégagé et une atmosphère limpide pour réussir à repérer Vénus, Jupiter et, peut-être, Régulus. Ces astres sont en effet situés à moins de 5 degrés de hauteur ; munissez-vous de jumelles au cas où. La parenthèse lunaire est étroite et la lumière cendrée est bien plus présente le dimanche 19, lorsqu’elle se hisse au niveau de Régulus, à près de 10 degrés sur sa gauche.
Samedi 18 et dimanche 19 juillet 2015 au crépuscule, une heure après le coucher du Soleil, tentez de repérer Jupiter, Vénus, le croissant lunaire et Régulus du Lion à moins de 5 degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest. Site dégagé et atmosphère limpide de rigueur !
Saturne et la Lune éblouissent la Voie lactée. Le samedi 25 et le dimanche 26 juillet à la fin du crépuscule, deux bonnes heures après le départ du disque solaire, la Lune gibbeuse croissante rend visite à Saturne. Les deux astres sont alors visibles à une vingtaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest, devant les étoiles des constellations de la Balance et du Scorpion. La planète aux anneaux est retournée dans la Balance depuis quelques semaines à l’occasion de son opposition et elle y demeurera jusqu’à l’automne, avant de traverser le nord du Scorpion et de filer dans Ophiuchus en fin d’année. Samedi et dimanche, Séléné passe d’un côté à l’autre de Saturne, mais l’écart apparent entre ces astres reste voisin de 6 degrés ; profitez-en pour étalonner la hauteur de votre pouce bras tendu, il couvre normalement près de 5 degrés sur le ciel. Dans les prochains jours, lorsque cette Lune vraiment trop lumineuse aura quitté la scène, nous pourrons voir la Voie lactée se développer dans toute sa splendeur du sud au nord de la voûte céleste. C’est l’un des enchantements que nous réserve le ciel estival et une petite sortie loin des lumières de la ville s’impose !
Samedi 25 et dimanche 26 juillet 2015 à la fin du crépuscule, deux heures après le coucher du Soleil, un bref regard vers l’horizon sud-ouest suffit pour repérer la Lune gibbeuse croissante et la planète Saturne. Ce duo éphémère se situe alors à plus de 20 degrés de hauteur et sa séparation apparente est de 6 degrés environ les deux soirs.
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