Le 7 décembre 1941,le Japon attaque Pearl Harbor
Au matin du dimanche 7 décembre 1941, des nuées d'avions japonais attaquent par surprise la flotte de guerre américaine à Pearl Harbor, dans l'archipel des Hawaï.
«La journée qui vivra dans l'infamie» provoqua l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Aurait-elle pu être évitée?
Écartons d'abord les lubies conspirationnistes voulant que le président Franklin D. Roosevelt, informé de ce qui se préparait, a laissé la marine japonaise détruire la flotte américaine en rade à Hawaï pour galvaniser les Américains, alors isolationnistes, et les entrainer dans la Seconde Guerre mondiale. Cela dit, il est vrai que Roosevelt voulait entrer en guerre aux côtés de son ami Churchill.
Aujourd'hui, 70 ans après Pearl Harbor, l'historien George Nash vient de publier une édition commentée de l'histoire inédite de la Seconde Guerre mondiale écrite en 1963 par Herbert Hoover, le prédécesseur de Roosevelt à la Maison-Blanche. Hoover jette un éclairage nouveau sur les tractations qui ont précédé l'attaque. Il accuse son successeur d'avoir ignoré les offres de négociations du Japon même s'il savait que cela allait provoquer la guerre.
Allié de l'Occident lors de la Première Guerre mondiale, le Japon voulait faire comme eux en Asie. En particulier, Tokyo voulait créer en Chine ce que les Britanniques avaient en Inde. Une vaste colonie d'exploitation qui placerait le Japon parmi les grandes puissances mondiales. Sa grande faiblesse était de ne pas avoir de source de pétrole.
En 1941, le Japon est embourbé en Chine depuis des années, comme les Américains le sont actuellement en Afghanistan, et vient d'intervenir en Indochine. Son premier ministre, le prince Konoe Fumimaro, ne veut pas la guerre avec les États-Unis. Il a l'appui de la marine japonaise. Les va-t-en-guerre du cabinet sont dirigés par le général Hideki Tojo et le ministre des Affaires étrangères, Yosuke Matsuoka. Pour montrer ses intentions pacifiques, Konoe remplace Matsuoka en juillet par l'amiral Toyoda Teijiro, sympathique aux États-Unis.
Quelques jours plus tard, Washington réplique à cette ouverture en gelant tous les avoirs japonais aux États-Unis, mettant fin à toutes les exportations et les importations, et en refusant au Japon le pétrole dont le pays dépend pour sa survie. FDR savait que lui couper le pétrole signifierait la guerre, en le forçant à s'emparer des champs pétrolifères des néerlandais en Indonésie.
Konoe poursuit quand même ses ouvertures en direction de Washington. Il s'assure même du soutien secret de l'armée impériale pour d'éventuelles négociations. Le prince est convaincu qu'un accord pourrait être conclu sur le retrait du Japon de l'Indochine et de Chine centrale. L'ambassadeur japonais à Washington va même présenter à Roosevelt une lettre personnelle de Konoe l'implorant de se rencontrer.
Le 6 septembre, Konoe fait une nouvelle concession. Le Japon est maintenant d'accord avec les quatre principes que les Américains exigent comme base pour la paix. Pas de réponse. L'ambassadeur américain à Tokyo, Joseph Grew, supplie FDR de ne pas laisser passer cette occasion unique pour la paix affirmant que Konoe est prêt à se rendre à Honolulu, en Alaska, n'importe où pour rencontrer le président américain. Pas de réponse.
En novembre après la chute du gouvernement Konoe, le Secrétaire à la guerre des États-Unis, Henry Stimson, écrit dans son journal à la sortie d'une réunion de cabinet américain: «La question était de savoir comment nous devrions manœuvrer les Japonais à tirer le premier coup sans que cela nous expose à trop de danger.»
Les Japonais avec le dixième de la puissance industrielle des États-Unis étaient-ils fous de les attaquer? «Non, les Japonais étaient désespérés», répond Patrick Buchanan. L'ancien candidat à l'investiture républicaine à la présidence, un des rares conservateurs lucides aux États-Unis est l'auteur de plusieurs livres sur l'histoire du siècle dernier.
Face au choix entre la mort du pays et de l'empire et sa survie, le Japon a décidé de saisir les champs pétrolifères indonésiens. Mais il devait d'abord éliminer la seule force capable de s'y opposer, la flotte américaine du Pacifique que FDR avait déplacée de San Diego à Hawaï pour manifester sa détermination face au Japon.
Buchanan écrit: «Si FDR avait rencontré le prince Konoe, il n'y aurait pas eu de Pearl Harbor, pas de guerre du Pacifique, aucun Hiroshima, Nagasaki, pas de Corée, de Vietnam. Combien de nos pères et oncles, frères et amis, seraient peut-être encore en vie?»
Je ne suis pas convaincu que des négociations auraient nécessairement évité la guerre du Pacifique. Trop nombreux étaient ceux dans les élites dirigeantes du Japon et des États-Unis qui poussaient à la guerre. Mais ce fut une erreur tragique de FDR d'avoir ignoré les ouvertures diplomatiques japonaises. Des négociations auraient au moins retardé la guerre et ainsi atténué les malheurs qu'elle a engendrés.
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