Comète Siding Spring : les sondes martiennes en alerte rouge
La rencontre rapprochée entre la planète Mars et la comète C/2013 A1 Siding Spring ce dimanche constitue un évènement unique qui pourra être suivi de près par toute une armada de sondes automatiques. A la clef : l'étude d'une comète en provenance directe des confins du Système solaire.
Comme nous vous l'avions annoncé l'année dernière, la planète Mars s'apprête à vivre un événement aussi unique que spectaculaire : le survol rapproché d'une comète. En effet, le 19 octobre à 18h32 TU (20h32, heure de Paris), la comète C/2013 A1 Siding Spring passera à seulement 132 000 km de la planète rouge. Tout danger de collision planétaire est écarté, mais Mars devrait néanmoins traverser les traînées de poussières laissées par la comète. Cette rencontre n'était pas sans inquiéter les agences spatiales, puisqu'une véritable armada de sondes automatiques scrutent actuellement la planète rouge. Or, avec une vitesse relative de 56 km/s (soit 201 600 km/h !), la moindre poussière cométaire de Siding Spring représente un danger mortel pour ces engins. La NASA l'ESA et l'ISRO (l'agence spatiale indienne) ont pris les devants, puisque ces derniers mois, les orbites des différentes sondes (Mars Odyssey, Mars Express, Mars Reconnaissance Orbiter, Maven et MOM) ont été modifié de façon à avoir Mars comme bouclier planétaire au moment de la plus courte approche de la comète.
Les observations de ces derniers mois ont montré que Siding Spring est plus petite (700 mètres de diamètre « seulement ») et moins active que prévue initialement. La tempête de météores annoncée sur Mars ne devrait donc pas avoir lieu%u2026 à moins que le noyau de Siding Spring se réveille brutalement, ce qui peut arriver à tout moment, tant les comètes sont imprévisibles.
Loin de toutes ces inquiétudes, le passage de Siding Spring est l'occasion unique d'étudier d'assez près une comète en provenance directe des confins glacés du Système solaire. Car jusqu'à présent, les comètes étudiées par les sondes spatiales (à l'exemple de 67P/Churyumov-Gerasimenko avec Rosetta) sont toutes des comètes périodiques : elles tournent depuis des centaines ou des milliers d'années dans le Système solaire interne. Soumises aux rayonnements solaires, elles se « dégradent » au fur et à mesure du temps. Or, C/2013 A1 Siding Spring est en provenance directe du Nuage de Oort, réservoir cométaire 5000 à 10 000 fois plus éloigné que la Terre ne l'est par rapport au Soleil. Siding Spring a mis un million d'années à arriver à proximité du Soleil, et ce pour la première fois de son histoire : elle est donc comme « neuve », et renferme donc des informations précieuses sur la formation du Système solaire.
C'est pourquoi un programme d'observation de la comète depuis l'orbite martienne a été mis sur pied ces dernières semaines. Fait notable : à partir d'aujourd'hui 17 octobre jusqu'au 22 octobre, les sondes Mars Reconnaissance Orbiter et Mars Express vont cesser leurs observations de la planète Mars pour se consacrer exclusivement à la comète Siding Spring. Notons toutefois qu'à tout moment, en cas de réveil brutal de la comète, les sondes pourront être mises en mode sécurité. Au programme de ces six jours passionnants : étude du noyau et des jets de matière, et mesures de la quantité d'eau, de CO2 et CO rejetés.
Nouvellement arrivée (on ne pouvait rêver mieux !), la sonde Maven a démarré ses observations en ultraviolet dès le 14 octobre de la chevelure cométaire pour mesurer le rapport deutérium / hydrogène afin de le comparer à celui des océans terrestres. A la clef : savoir si l'eau sur Terre provient bien d'une pluie de comètes. Elle reviendra ensuite le 18 octobre à sa mission initiale d'étude de l'atmosphère martienne en mesurant ses modifications au passage de la chevelure cométaire. En effet, d'énormes quantités de vapeur d'eau devraient être injectées à grande vitesse dans la haute atmosphère martienne, ce qui devrait engendrer des modifications dans le régime des vents de la planète rouge.
La vénérable Mars Odyssey observera quant à elle la chevelure de Siding Spring en infrarouge afin de mesurer la taille et la distribution des particules de poussières tout autour du noyau.
Avec une magnitude de -6 (plus brillante que Vénus) vue depuis le sol martien, Siding Spring ne devrait pas non plus échapper aux rovers Curiosity et Opportunity. De bien belles images en perspective, même s'il ne faut pas s'attendre à un niveau de détail semblable aux images fournies actuellement par Rosetta : les sondes martiennes ont été construites pour étudier une surface planétaire située à quelques centaines de km de distance seulement. Siding Spring passera toute de même 1000 fois plus loin que leur cible habituelle. Ce passage cométaire promet néanmoins de bien belles découvertes, à moins d'un mois de l'atterrissage prévu de Philae sur 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Mais au fait, que pourrons nous voir depuis la Terre ? Et bien, tout dépendra de où on se trouve. Les habitants de l'Hémisphère Nord ne sont franchement pas bien placés pour espérer observer cette rencontre avec un instrument. Par exemple, à Paris, la planète Mars se couchera vers 21h30, heure légale. De plus, le ciel ne sera assez sombre pour espérer voir Mars que vers 20h00. Or, à ce moment-là, la planète rouge sera déjà à moins de 10° de hauteur angulaire, au Sud-Ouest, condamnant toute observation de qualité. La magnitude 9 de la comète Siding Spring la rendra pratiquement indétectable au milieu des brumes d'horizon.
La situation sera en revanche bien meilleure dans l'Hémisphère Sud ! Par exemple, pour l'Ile de la Réunion, la planète Mars se couchera plus de quatre heures après le Soleil. Quand le ciel sera assez sombre pour voir Mars, vers 19h00 heure locale, la planète rouge (et a fortiori la comète Siding Spring) sera à 50° de hauteur angulaire à l'Ouest, offrant ainsi d'excellentes conditions d'observation. Un bon télescope amateur devrait montrer sans trop de difficulté la petite bille rouge martienne accompagnée d'une tache blanche et floue : souriez, car vous serez en train d'observer l'un des événements les plus rares du Système solaire !
Source : http://www.cidehom.com/astronomie.php?_a_id=611
Atmosphère
Ciel
Hydrogène
Magnitude
Planète
Vénus
Les observations de ces derniers mois ont montré que Siding Spring est plus petite (700 mètres de diamètre « seulement ») et moins active que prévue initialement. La tempête de météores annoncée sur Mars ne devrait donc pas avoir lieu%u2026 à moins que le noyau de Siding Spring se réveille brutalement, ce qui peut arriver à tout moment, tant les comètes sont imprévisibles.
Loin de toutes ces inquiétudes, le passage de Siding Spring est l'occasion unique d'étudier d'assez près une comète en provenance directe des confins glacés du Système solaire. Car jusqu'à présent, les comètes étudiées par les sondes spatiales (à l'exemple de 67P/Churyumov-Gerasimenko avec Rosetta) sont toutes des comètes périodiques : elles tournent depuis des centaines ou des milliers d'années dans le Système solaire interne. Soumises aux rayonnements solaires, elles se « dégradent » au fur et à mesure du temps. Or, C/2013 A1 Siding Spring est en provenance directe du Nuage de Oort, réservoir cométaire 5000 à 10 000 fois plus éloigné que la Terre ne l'est par rapport au Soleil. Siding Spring a mis un million d'années à arriver à proximité du Soleil, et ce pour la première fois de son histoire : elle est donc comme « neuve », et renferme donc des informations précieuses sur la formation du Système solaire.
C'est pourquoi un programme d'observation de la comète depuis l'orbite martienne a été mis sur pied ces dernières semaines. Fait notable : à partir d'aujourd'hui 17 octobre jusqu'au 22 octobre, les sondes Mars Reconnaissance Orbiter et Mars Express vont cesser leurs observations de la planète Mars pour se consacrer exclusivement à la comète Siding Spring. Notons toutefois qu'à tout moment, en cas de réveil brutal de la comète, les sondes pourront être mises en mode sécurité. Au programme de ces six jours passionnants : étude du noyau et des jets de matière, et mesures de la quantité d'eau, de CO2 et CO rejetés.
Nouvellement arrivée (on ne pouvait rêver mieux !), la sonde Maven a démarré ses observations en ultraviolet dès le 14 octobre de la chevelure cométaire pour mesurer le rapport deutérium / hydrogène afin de le comparer à celui des océans terrestres. A la clef : savoir si l'eau sur Terre provient bien d'une pluie de comètes. Elle reviendra ensuite le 18 octobre à sa mission initiale d'étude de l'atmosphère martienne en mesurant ses modifications au passage de la chevelure cométaire. En effet, d'énormes quantités de vapeur d'eau devraient être injectées à grande vitesse dans la haute atmosphère martienne, ce qui devrait engendrer des modifications dans le régime des vents de la planète rouge.
La vénérable Mars Odyssey observera quant à elle la chevelure de Siding Spring en infrarouge afin de mesurer la taille et la distribution des particules de poussières tout autour du noyau.
Avec une magnitude de -6 (plus brillante que Vénus) vue depuis le sol martien, Siding Spring ne devrait pas non plus échapper aux rovers Curiosity et Opportunity. De bien belles images en perspective, même s'il ne faut pas s'attendre à un niveau de détail semblable aux images fournies actuellement par Rosetta : les sondes martiennes ont été construites pour étudier une surface planétaire située à quelques centaines de km de distance seulement. Siding Spring passera toute de même 1000 fois plus loin que leur cible habituelle. Ce passage cométaire promet néanmoins de bien belles découvertes, à moins d'un mois de l'atterrissage prévu de Philae sur 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Mais au fait, que pourrons nous voir depuis la Terre ? Et bien, tout dépendra de où on se trouve. Les habitants de l'Hémisphère Nord ne sont franchement pas bien placés pour espérer observer cette rencontre avec un instrument. Par exemple, à Paris, la planète Mars se couchera vers 21h30, heure légale. De plus, le ciel ne sera assez sombre pour espérer voir Mars que vers 20h00. Or, à ce moment-là, la planète rouge sera déjà à moins de 10° de hauteur angulaire, au Sud-Ouest, condamnant toute observation de qualité. La magnitude 9 de la comète Siding Spring la rendra pratiquement indétectable au milieu des brumes d'horizon.
La situation sera en revanche bien meilleure dans l'Hémisphère Sud ! Par exemple, pour l'Ile de la Réunion, la planète Mars se couchera plus de quatre heures après le Soleil. Quand le ciel sera assez sombre pour voir Mars, vers 19h00 heure locale, la planète rouge (et a fortiori la comète Siding Spring) sera à 50° de hauteur angulaire à l'Ouest, offrant ainsi d'excellentes conditions d'observation. Un bon télescope amateur devrait montrer sans trop de difficulté la petite bille rouge martienne accompagnée d'une tache blanche et floue : souriez, car vous serez en train d'observer l'un des événements les plus rares du Système solaire !
Source : http://www.cidehom.com/astronomie.php?_a_id=611
Comète Siding Spring : les sondes martiennes en alerte rouge
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