Le trésor des Sablons

Le terrain des Sablons fut certainement occupé entre 100 et 50 av. J.-C. L'histoire du trésor des Sablons est d'abord celle d'un fait divers, qui pourtant, a amené à de grandes découvertes archéologiques sur l'histoire de la ville. En 1997, alors qu'ils se promènent sur les bords de l'Huisne, un couple de Manceaux trouve presque à même le sol, quelques pièces brillantes. Ils en déterrèrent pas moins de 82. Après avoir déterré le trésor et alerté les autorités de la ville, une courte bataille juridique fut engagée pour savoir qui garderait le trésor. S'ensuivit une bataille juridique en ce qui concerne les inventeurs, le propriétaire du terrain, (La ville du Mans), quant au partage du trésor. Finalement, on opère un partage à l'amiable entre avec la Société d'Équipement du Mans et les 2 découvreurs. On apprendra bien plus tard que les deux personnes, alors au chômage, avaient essayé depuis déjà plusieurs mois, de revendre le trésor à quelques cabinets d'orfèvrerie. Après avoir côtoyé quelques personnes peu recommandables voire menaçantes, ils auraient finalement décidé de contacter les autorités correspondantes. Juste après l'annonce aux services concernés, la ville du Mans s'empressa de dépêcher des techniciens pour fouiller les bords de l'Huisne. La pêche fut bonne puisque 70 autres pièces furent mises au jour. Après avoir partiellement obtenu gain de cause, la S.E.M fit don de son gain aux musées de la Ville. Ceux-ci purent exposer 82 statères d'or datant du i^er siècle av. J.-C..

Les pièces furent datées comme étant du i^er siècle av. J.-C.. Toutes sont des statères gauloises en or allié. On a pu les séparer en trois grandes catégories. Les deux premières sont des statères mancelles, produites par le peuple Cénoman présentant une tête laurée avec une boucle d'oreille sur la joue. On en a trouvé 20 autres d'origines diverses, souvent indéterminée. On hésite encore sur leur provenance, certainement de peuples limitrophes: Angevins, Bretons ou Ligériens. Elles représentent en majorité une tête avec des cordons perlés accompagnée d'une sorte d'hippocampe. Le mystère et la chance se côtoient pour ce qui est devenu une légende urbaine de la ville. Le plus surprenant reste la découverte des pièces, car ces dernières, lors de leur découverte, affleuraient le sol, lieu manié et remanié par les camions-benne lors de l'aménagement de la promenade Newton. Les Sablons étant également un lieu de vie, de haute concentration humaine et de tours HLM, il est étonnant que le trésor n'ait jamais été trouvé auparavant. De plus, les statères n'étaient contenus dans aucun récipient et ne portaient nulle trace de démonétisation. Cette dernière se faisait par rayure de deux côtés dans le cas d'un dépôt votif. Cette découverte amène cependant à confirmer l'importance du peuple celte des Cénomans. Ce peuple, encore mal connu possédait visiblement une dimension culturelle et économique affirmée. Toute l'histoire se serait bien achevée si l'homme qui avait découvert les pièces, toujours plus mythomane, n'avait pas avoué sa trouvaille comme déjà ancienne. Cet homme s'est de plus, suicidé quelques mois après avoir fait le partage à l'amiable.